A nous Tous e à Carole Delga

Tè, c’est une proposition. La France étant malade de son exception culturelle, pour ses « créateurs » hors de Paris point de salut, et tous les S.O.S. en lavement d’unicité culturelle plus tard, embucats sèm totjorn… La déprovincialiser il faut.  La Culture n’est pas ce « don » qui nous est inoculé comme ça depuis le Centre… Nani, sèm pus batèstas, l’assoupissement n’est pas permis. Crèsi qu’es lo contrari, un rapport, une interaction entre apports anonymes et apports savants, mèsclas polidas…                                                   La France est pétrie de cultures, plurielle par ses langues, l’Etat le sait, les reconnaît du bout des lèvres, sont m’aime sur la Constitution, gravées dans le marbre. Et alors ? Il a la couenne dure et la dent d’oil, en plus d’être mal voyant de son œil central. Faut le faire loucher en urgence. En attendant ses plurielles tirent leur langue, portent encore los tabastèls… Vergonha sur toi l’Etat.                                                                                              

Alors depuis le temps elles résistent, s’organisent, organisent, proposent, apportent, aèrent le pays, mais ce n’est pas suffisant. Tè, si l’on prend en compte l’apport, donné à la France et à l’Europe, de la Culture et la Civilisation occitanes, cela nous donne une grille de lecture différente pour approcher et comprendre l’histoire même de la France. C’est un plus qui devrait nous être commun, mais l’occultation des langues et des cultures indigènes (ce fut un choix) a tout balayé sur son passage, plaçant la France à Paris et tous le reste du territoire en « province », « hideux » mot disait Malraux, ministre des Affaires Culturelles. Pluriel induit…                                                                      

C’est sous Mitterrand que ça se gâte et en même temps se libèrent. Estament de grass per l’esquèrra, se parle Décentralisation, merci Gaston. Le téléphone a-t-il sonné..?                                                      Et lo Jack Lang arriba, espandit, distribue, conseille, culture intensive, mono, invente même la fête la plus bête du Monde, comme si c’était utile. Tous les ans la même ritournelle et, derrière ce pseudo succès de l’animation nocturne des rues, échec pour la musique. Une confusion entre musiques de rue et musique dans la rue, ce qui n’a aucune conséquence pour la musique tout le reste de l’année et qui entretient des mythes. L’unitarisme, le contraire du folklore, de la pluralisation des circonstances, des fonctionnalités, des aventures…                                                                                    

Comme pour nombre d’autres problèmes français en matière de culture, la solution est décentralisatrice. On ne peut pas imaginer une politique globale dans ses détails qui soient valables partout et pour tous. La seule politique globale nationale, en matière de culture devrait être d’aider à la pluralisation infinie des solutions. Dans la foulée se découpent les régions première bouture, nouveaux cadres administratifs de l’état français. Et le téléphone ne sonne toujours pas rue de la Banque à Montalban, dommages en vue… Faut faire la différence entre décentralisation et délocalisation, voir régionalisation. 

« En aucun cas la décentralisation culturelle ne peu se faire à partir du Centre. Prétendre décentraliser sans créer de nouveaux centres n’est qu’un trompeur jeu de mots. Tant que de nouvelles capitales de la pensée ne se redresseront pas pour dialoguer entre elles, avec Paris, avec les autres capitales du monde, ce ne sera que leurre, une décentralisation par anti-phrase. »  (1)                                                                                                        

Alors un nouvelle posture, un nouveau destin pour Toulouse et Marseille, Lyon et Lille, Bordeaux, Strasbourg, Nantes… Voila le but, la tòca, « i cal anar a calos » disia Yves Rouquette, se respire en autre, déprovincialisaction en service, fa de ben, les échanges, les écoles d’art et philosophie prospèrent librement, entrent en compétition, et la nation revit de tous ses membres.

« La tradition culturelle occitane a pour caractéristique depuis l’origine de n’avoir jamais été associée à la construction d’un État. Elle a toujours allergique à l’identification du politique et du culturel. Jamais elle n’a eu pour fin une fin personnelle, une fin nationale. Le peuple occitan a dit par sa culture non pas un but politique propre, mais sa situation dans le monde et dans la nation de tous, sa pensée morale et ses fins humaines. Il en a élaboré des valeurs. » (1)

Complexe because faisable… Chiche, plan d’èsser deprovincialisat J

Jacme Gaudàs

(1) Félix-Marcel Castan,  Manifèste Multi-Culturel (et Anti-Régionaliste) Cocagne Editions

Share

Add a Comment

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Share