Le Salonquireçoit l’Escòla de Revel

Le Salonquireçoit l’Escòla de Revel

L’Escòla de Revel chère au plasticien énergétique Jose Vaz, post punk de la performance, taureau de come back, est une très grande aberration existante.
Une journée hivernale, un froid qui pèle. Il m’a fallut gratter les vitres de la caisse garée sur les berges du Tarn.
Il est 11h. La tarte aux pommes de Pat est dans le cabas et nous filons à Tolosa, au 274 rue Henri Desbals, chez Laurent Redoulès où, depuis maintenant 18 ans, tous les 22 du mois, il reçoit, dans son atelier cimaise, un ou plusieurs artistes pour une exposition éphémère de 18h30 à 22h. La toca d’aquesta accion culturala es pas de vendre, quoi que, mais de découvrir des œuvres, des  courants artistiques, d’échanger…

A midi nous poussons la porte du Salonquireçoit. José Vaz nous accueille pour participer à l’accrochage. Michel et Esther Fourcade, Jean-Claude Millot, Fabien Jolet, Alexe Sawatzki sont déjà dans la place. Les œuvres sont posées là, encore dans leur emballage de carton et autre plastique à bulles. Au centre de la grande salle, les clous, rivets, chevilles, marteau, niveau, perceuse, pâte à colle sont à portée.
Pat accroche un « Polartorrides » réalisé à partir d’une photo captée au Cinéma Utopia Toulouse lors de la soirée organisée par le Punk D’Jazz Kollectif. Impro et composition interprétées sur la projection du film LIBERA ME d’Alain Cavalier. Une œuvre restituée en un duo, duel, poème écrit en tamazight par Hawad,  poète Touareg.

« Un œil unique égale et tarie une source visuelle
Une demie narine pour une pensée de souffle coagulée
Plus un quart de bouche pour le prix du « ho » ultime ébréché
Ce qui donne au total un visage traversé par l’éclair d’obus de l’ONU
Escorté du linceul noir de l’absence.. »

Dans le jardin Laurent, maître des lieux allume son brasero, un chien joue avec une balle de tennis et sur le mur, la toile de José Vaz, toute en rouge et noir, cible un pistolet en plastique en son centre. Fabien Jolet accroche sa sculpture de métal, belle pièce à la maille de la thématique de ce 22, le Carré et la Défragmentation. L’abbé Morère passe en coup de vent, fait ses photos et s’en va…
Bon ce n’est pas tout mais vu ce froid de canard, manger peut nous réchauffer. Alors ce sera sandwiche partie avec mousse de canard, camembert, fruits et coque des rois, avec aujourd’hui une reine autour du braséro.
Pour le café, alors que Michel, Esther et Laurent vont faire des courses pour les agapes de ce soir, nous, Pat, Michel Batlle, Fabien Jolet, José Vaz and me pénétrons le bar PMU du quartier. Un monde !!!
Le Tolosate est en effervescence. Le peuple des parieurs est au travail. Ici le grand écran plat de la télé fait courir les canassons et ça joue… Un véritable mix-art générationnel. Paris Courses, la Gazette des courses en mains les parieurs se défient. Sur l’hippodrome de Cagnes sur Mer les trotteurs sont sous les ordres. Le Prix des Tourettes en direct, les passions sont exacerbées… Si vous avez joué la 4-2-10-1 c’est gagné !!!
Le jeu est partout en ce lieu. Entre deux courses c’est l’Amigo qui fait rêver. Toute les 6 minutes un nouveau tirage en direct s’affiche sur l’autre grand écran. Le jack pot est à plus de 400 000 €. Tentation !!!!
José s’est laissé tenter. Il a joué sont numéro fétiche, le 4 dans sa grille. Et il sort. Attention voilà que le multiple est lancé. Bingo ! 3 fois la mise. 10 €. Alors il la rebelote !
Bon la pendule tourne. Nous laissons ce monde masculin, les seules dames du Tolosate sont à la caisse, derrière les hygiaphones et encaissent les paris. Au Salonquireçoit les œuvres sont en place, Philippe Pitet vient de déposer son carton à dessin et dans le jardin le brasero crépite ses kilos de braise. Le vieux prunier y fini sa vie. Un arbre d’une cinquantaine d’année, en bout de course, au tronc creux… Sur la table sous le balèt, les jus de fruits, les chips, les cacahuètes, une bouteille de Frontignan et les deux cubitainers d’Aliment rouge et blanc. C’est le rituel du 22. Les fidèles sont fidèles, des fois plus que d’autres mais ce soir est un grand cru au niveau de l’assistance. Ils sont tous venus, ont répondu à l’appel de José Vaz, grand prêtre de cette étonnante escroquerie qu’est l’Escòla de Revel. Qu’importe ! Le monde nous appartient.
A côté de chaque pièce, collée au mur, les étiquettes vertes restituent le non des coupables. Entre Jolet et Millau est un vide à l’appel de l’étiquette de Fred Ducom. Le Maître des Editions du Corbeau est attendu. Le voici, avec son grand liseur Bernard Henri Mayaudon. Tout est paré, José Vaz ouvre la mòstra par un discours magistral de gouaille, du grand art ! Et le Corbeau croasse ses mots, ses phrases, son texte à l’encontre du taureau Vaz, ce frangin complice, coupable… « Le taureau gracié, celui de mon père… A midi je caresserai le ventre de ma mère… Je suis un miura, un taureau de combat… Mes couilles finiront dans les assiettes des notables… »
José est touché, encorné par la force de cette corrida littéraire. Le voici avec deux oreilles et la queue pour avoir su bien porté l’estocade de Revel à Tolosa. Son Escòla triomphe. Les regardant se pressent, se parlent, se retrouvent. Erich Sperling du Cri de la Mouette a délaissé sa péniche pour l’arène. Pour rien au monde il aurait manqué le retour du Taureau. Jean Claude Solana apporte sa voix au poème… Carole a toujours un beau chapeau, la Maire à répondu à l’appel du grand Miquèl…
Sur les coups de 20h30, Laurent embrase le barbecue, le braséro produit toujours autan et les merguez, chipolatas, saucisses, coustelous se grillent le mou avant de s’allonger et d’épancher leur suc sur la mie moelleuse d’une baguette croustillante. Il fait très froid mais le show artistique tient la ligne droite. Au bout sera la tarte aux pommes, le décrochage, la bise aux fidèles du premier cercle. Dehors il fait -6°, la Fiesta tousse au démarrage, cap à Montalban. Au chaud !

 

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