Khoryne : Son magma bout en roman

Alara siu anar me passejar en çò de las Pirenèus, en Valée du Louron. Lannemezan, Arreau, Estarvielle, Germ. La montagne là au bout des doigts, un pas et t’es sur le sommet quand l’air est clair. Ciel bleu, solèlh de prima, many nèu, les groseilliers bourgeonnent, zinzilent les mésanges, kix-chickent les pics épeiches, estuflan los merles… 

Chez Lily où ça jazz… Que de mai que ce lieu probable à l’in. Café où tapas et concerts s’amusiquent si tant. Le temps aussi. Rescontres, conversations au comptoir avec Jean-Luc, historien, mémoire des vallées, présentation et dégustation de sa frênette (pétillant de frêne) qu’il élabore depuis 10 ans. Aici l’instant convidat est moteur. Y suis avec Perbòsc, Castan, Pey, Lereun. Al-Quasim. Cuèita mai d’un còp la sopa de butternut.germ al confit de guit, te disi pas !! Et des enceintes où vox populi coma pertot son blues…
Ce Lily Café est une rare perle. Ce soir en configuration concert avec tentures de velours noir aux murs, tapis noirs au sol, spot-douches, contres, un écrin à créateur, réacteur, réaction. Sur tables les tapas à tentations, papilles en alerte, plaisirs gustatifs, senteurs d’épices, ouïe sensible aux sons des tira-taps. En ambiant le chromatique du demi-Dieu bufa l’avant, lo Macias durbi lo camin, lo Vidal i jogara son balèti. Polit un Lily en action. Les sourires visagent los caps de las dròllas e de los tanben. Lo biais du soufflet s’étire en litanie mobilisatrice. Forza !!! « Addio lugano bella »,  « Ah ! Vita bella », complaintes, chants  primaires, langoros, comme un appel per s’acaba sul pic en tarentelle, danse antidote au venin de la tarentule… Clunhada à Lucilla Galeazzi.

Et Khoryne tire, pousse, l’accordéon rythme sa voix « alto »  e nos encanta amb lostraditionnals révolutionaris del Nord de l’Italia.  » Canzoni d’amore e d’anarchia « en lenga d’aujòl, la de son arrière grand-père venut d’Emilia-Romagna… Elle s’y travaille, se réapproprie cette langue de si brasée par Dante Aligheri, avec cette accentuation audible qui ne trompe pas l’oreille. S’entend, en boca sa lenga, du coup l’écoute est intense. Son premier soli-solo fa bolegar los còs, las cambas d’un pichon sur sa chaise, los pés per « é un non so che l’amor… », valse t’aime du parrain. Son énergie monte d’un cran. Soscadissa granda amb la « Ballata per l’anarchico Pinelli »,ferroviere e anarchico, assassinato 40 anni fa dai servitori di uno stato fascista e terrorista. En 1967.  Sa compo « Nino » est isthme Amarcor et « Canzione arrabbiata » de  Rota… Chante la rage qui la tient là, communicatrice elle circule, révolution en dezir… Sa « Bella donna » et son accordéon sont quatre mains, échos, effets, polyphonie, cossi soscar pas à la grande Giovana Marini… « O Gorizia Tu Sei Maledetta » lèu al repertori 🙂

Belle énergie la Dubarry. Pour ceux qui ne… son background vient du punk, un brut nuancé, déjà présent dans les concerts avec Psyllium (1999-2005) et Anakronic Electro Orkestra (2006-2014). Son magma bout en roman, une deuxième flèche trempée est dans son carquois. D’òc, des Baronnies… 

Jacme Gaudàs

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