A Laguépie, l’Universitat Occitana de Laguépie et des Gorges de l’Aveyron contunha de laurar, semenar, florir, granas valentas… Lenga Viva en davan même s’il manquait du monde à la Maison du Peuple pour la conversation avec Benjamin Assié, Chargé de mission à la Région pour les langues et cultures occitanes et catalanes, venu comme promis faire le bilan de son action, d’un an de travail… Claude Sicre en briefing…
« Benjamin Assié a tenu un discours extraordinaire, extrêmement neuf pour un représentant de la Région : ce qu’il a dit sur les rapports entre langue/culture occitane et langue/culture française, rapports d’identité, dans le cadre de ce qu’il a dit sur sa méthode, était proprement castanien, et il ne s’agissait pas d’un propos de circonstance en rapport avec ce qu’il sait de nos idées, car cela était amené par les questions qu’on lui posait sur son action à la Région, sortait de ce qu’il avait dit de très pratique sur cette action, d’abord à la conversation autour du film d’Amic Bedal, « La Seria », puis dans son propre exposé.
Je pense que le public qui était là ne s’est pas rendu compte de cette avancée pratico-théorique, car la plupart ne connaissent pas l’histoire du mouvement occitan, l’histoire de France en ce domaine des langues-cultures autochtones, l’histoire du centralisme, il y a un grand vide dans les têtes sur ces questions. Et, je le crois je l’entends, dans la tête des professeurs d’occitan. »
Dans quelle mesure la Présidente Carole Delga, et les élus qui sont avec elle, partagent ces idées ?
« Je ne sais pas, toujours est-il qu’ils l’ont choisi à lui et pas quelqu’un d’autre, et en rupture avec les précédents responsables de ce poste, ce ne doit pas être un hasard. Serge Regourd, qui était là, a semblé approuver totalement ces propos. Auxquels il a ajouté.
En fait, c’est un très grand changement: une prise en compte très sérieuse de la situation, éloignée autant que se peut des idéologies confusionnistes des dernières décennies, et des rêveries nationalitaires, qui mesure avec réalisme et ambition ce qu’il y à faire, et, là, ce que lui peut faire et ce que doivent faire les acteurs associatifs. Pas l’ombre de grandes promesses vagues. »
Sérieusement, et si la Présidente s’emparait du fond des idées développées par Benjamin Assié..?
« Elle pourrait développer au national un projet de Décentralisation Culturelle global, pour tout le pays, qui serait un énorme choc pour tous les partis, et d’abord dans le sien, propre à casser toutes les dérives que l’on constate dans tous, et les imbécillités que profèrent sans cesse la plupart de nos dites élites de tous bords. Le projet occitan ne trouvera sa vraie mesure, sa force, que dans sa capacité à reformer la France sur ce sujet, qui est la condition numéro un de toutes les autres réformes (instituer la pluralité des avis et donc celle de leurs sources d’inspiration) c’est simple, finalement. »
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