Quelle fonction pour la culture occitane ? Quoi qu’on en pense ou en dise, et il s’en dit beaucoup et pas de façon toujours juste, aquò’s pas aisit de parlar de la nebulosa occitana. Ce serait un contresens d’introduire l’occitan comme, souvent, a été présenté le français : vouloir écrire une « Histoire d’Occitanie » comme on a appris « l’Histoire de France », une Occitanie éternelle, avec ses mythes fondateurs, ses ennemis et envahisseurs, les Français, serait justement rester dans les schémas de pensée français.
França, païs lo mai centralisat del monde, butèt lo centralisme fin a « l’unitarisme » : tot pensat per l’Un, l’Estat coma la langa, coma la cultura, de l’individu jusqu’à l’universel abstrait. Face à cette France, et de l’intérieur même, l’Occitanie ne propose que pluralité concrète, dans son essence avec ses variétés dialectales, dans ses œuvres, dans son histoire avec l’absence totale de projet politique. S’intéresser à l’occitan, c’est par quelque bout qu’on le prenne, aborder le pluriel, et par-là, c’est aussi mieux comprendre l’histoire de la France et sa littérature. Tant mai que França instrumentalisèt la lenga francésa, tant l’occitan mòstra l’irreductibilitat de l’òbra culturala. Autant la langue française est le produit d’un projet politique, celui de la France, autant la langue occitane n’est que le produit de sa littérature. Le problème d’aujourd’hui n’est pas de retourner à un passé aboli, mais de concevoir un développement qui intègre, prolonge et diversifie les conquêtes réalisées dans des conditions anormales. Il faut reconsidérer la structure et l’identité de l’encore nation France pour enraciner l’avenir, normaliser la modernité en l’ouvrant à sa propre pluralité, et bon vent Europa…
Un seul ennemi : le centralisme !
Rassemblement au sommet des ruches. Lutter contre le centralisme c’est porter la synthèse pluridisciplinaire dans les villes Capitales. Marseille est une Capitale, Nice est une Capitale, Toulouse est une Capitale, Bordeaux est une Capitale, Clermont-Ferrand est une Capitale. Au régionalisme opposons l’actuel et l’universel, au cosmopolitisme l’enracinement historique, au centralisme la pluralité des identités. L’Occitanie réinvente de siècle en siècle depuis le premier troubadour a jeunesse du monde.
Aujourd’hui encore les intellectuels et artistes du Centre découvrent avec 700 ans de retard sur ceux d’ici tous les problèmes de minorisation et d’occultation culturelle. Les réponses qu’ils élaborent rappellent les faux débats de 200 ans de méridionalisme. Sèm en çò Dada, clunhada a Tristan Tzara fondateur, amb Jean Cassou, Max Rouquette, Ismaël Girard, de l’Instut d’Estudis Occitans. 1945. L’après guerre, résistance activée… Jusqu’à nous. On fait un raid on the Linha Imaginòt.
En amont de la Linha e en amont de tot i a la literatura occitana. Irréductible à tout autre elle parle de sa situation à travers tous les contextes. Elle ne peut dire essentiellement que sa hargne transhistorique et universelle contre toutes les occultations de la pluralité linguistico-littéraire.
En aval, plus proche du public, de la vie quotidienne, de l’actualité, il y a le Folklore chargé de mettre en relation les œuvres longuement méditées, les préoccupations plus restreintes d’un Monde qui bouge.
Dans le mouv’occitan, filiation avec les troubadours oblige, la place de la musique et de la chanson est première pour la pédagogie, pour la formation des légendes, pour la divulgation de masse du message de la littérature d’òc et de la civilisation quelle détermine.
Notre rôle est d’importance, nous avons la responsabilité face à l’humanité toute entière de faire ressurgir, de recréer une civilisation endormie, rapetissée, recroquevillée… Son l’existence pleine apporterait au Monde un atout majeur dans la lutte contre les unitarismes, contre toutes les inquisitions.
La culture occitane n’est pas morte, elle est enterrée vivante !!
Depuis les premiers Troubadours en passant par Pèi de Garros, Guilhem Ader, Peire Godolin, Frederic Mistral, René Nelli, Max Rouquette, Enric Mouly, Bernart Manciet, Félix Marcel Castan, Sergi Bec, Jan Dau Melhau, Jaume Privat, Olivier Lamarca, Silvan Chabaud, Aurelia Lassaque, Celila Chapduelh… Elle fonctionne à chaque époque au niveau des problématiques les plus générales. Aucun narcissisme, aucune autosatisfaction aucune clôture. Le mot Occitanie paradoxalement ne désigne ni une nation, ni une région. On lui fait injure en raisonnant autrement. Les chantiers d’Uzeste, de Larrazet, de Laguèpia, de Toulouse d’Aurillac, de Marseille, de Nice entretiennent une dialectique, les résidents se rencontrent, élaborent mettent en place, pratiquent la théorie anti-centraliste, inventent le folklore du 21ème siècle. Unie dans sa diversité l’Occitanie avec ses penseurs, ses musiciens, ses créateurs invente toujours et encore, la musique est plurielle, les tambourinaires provençaux accompagnent les rappeurs, la Pastorale d’Antoine Maurel colore l’accordéon des landes, les ragamuffins toastent sur du musette… « Quatre ovelhas, setze pés ».
Encara de trabalh a faire, un pari de menar. J’y ai et y participe toujours, vos tanben plan segur, mas aquò pas aisit. D’un autre biais aquò pausa lo nivèl, l’ampleur de la tâche… Te per exemple, la mémoire rafraichissante du contenu de ce Blog, http://taban.canalblog.com . Duels de sans pareils, batèstaires au long court, joglaires… Ecris d’hier pour encore, j’en suis sûr, AUJOURD’HUI.
Jacme Gaudàs
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