JACME GAUDAS "Porteur de mots"

journaliste écrivain "Porteur de mots"

F. Castan et B. Manciet : Réévaluation Occitane du langage des Troubadours

Ausit sur radio FMC, aquò’s lo Bertnat Ferré que va mène…

L’interrogation et le questionnement ne se résument pas à un bon ou mauvais goût dubitatif appliqué aux apparences, abus ou maladies du langage soumis à la question…Stratégie des parlers ? …confronter les actes de langage et l’œuvre de Castan n’est pas le choix d’un luxe d’épithètes mais une conception interrogative de la pensée. L’intelligence critique dépasse ici les fausses querelles ou humeurs polémiques ainsi que les combats de paroles inutiles, pour se revendiquer du ”manifest eretge” dont témoigne ”la déclaration de Nérac”, par Bernard Manciet et Félix Castan : L’Obra sens fe morta es. Question ténébreuse et profonde au-delà des scandales ou tumultes, loin du buzz impie d’excitations suspectes qui cherchent à se faire valoir : 

« Conscients du rôle qu’a joué la littérature d’Òc dans la tradition littéraire occidentale : Attentifs aux problèmes que pose sa renaissance, en ce qui concerne notamment la réadaptation de la littérature traditionnelle de langue d’Oc aux tendances de la littérature universelle d’aujourd’hui. Les écrivains de langue d’OC soussignés déclarent » : 

« L’importance d’une langue et d’une tradition de civilisation se mesurent non aux politiques de préservation (du type Félibrige) qu’elles suscitent, mais à leur efficacité dans la pensée moderne, l’œuvre littéraire gardera toujours pour les écrivains d’ Oc la prééminence par rapport à la langue d’Oc prise comme fin ainsi que par rapport aux recherches philologiques qu’elle provoque comme telle… » 

Questions subtiles isolées du contexte tenant lieu de liens à la terre d’Occitanie : lenga terrenca ! …d’une complexité embarrassante séparée des raisons impliquant les parlers comme un questionnement fructueux. Questions à débattre posée entre tous les parlers qui se recoupent de fréquentations les uns les autres en occitanie, force des parlers ? L’approche pragmatique des parlers est une critique radicale qui se détache des apparences.

« Les efforts visant à restituer à la pensée occitane son atmosphère d’unité, comme à normaliser et épurer tant les dialectes ou les graphies que les traditions populaires, trouvent en général l’appui et la confiance des écrivains de langue d’Oc. » (Déclaration de Nérac). 

La promesse de la langue, acceptations syntaxiques et sémantiques en conformité avec les modèles d’emplois déterminant les propriétés linguistiques, plus qu’un simple gazouillis affectif ou esthétique : 

« Les cadres étroitement nationaux, régionaux, ethniques, se confirmant comme insuffisants à assurer le plein épanouissement des civilisations humaines, le nationalisme littéraire doit être déclaré révolu. La littérature de langue d’Oc doit cependant trouver une source permanente d’inspiration dans une meilleure prise de conscience de l’héritage occitan. » (Déclaration de Nérac). 

La stabilité morphologique sémantique et intonative du langage quotidien font que la performativité dépend du contexte qui marque les parlers, trivialement les échanges d’hommes à hommes jugent d’un savoir qu’ils ignorent, et que l’analyse caractérise à partir de l’appartenance au ”clan”, communauté, matrice fournissant la matière substitutive de paraphrases à l’instance de requêtes propres aux pratiques de savoirs populaires… 

La totalité du processus questionne et utilise les éléments ordinaires de réponses attendues, susceptibles de variantes où le sujet parlant peut devenir prédicat d’une vérité de lui-même préfixée, inconnue du contexte ? Mais présupposée dans la forme articulée des parlers. Questions catégorielles dans la littérature, mais causalité matricielle dans l’analogie des parlers, qui font paraître le co-naissant des variations comme alter-natif possible à travers un ailleurs qui ne satisfait pas toujours les mêmes critères de terrain. Schémas de formes dont la valeur suffit `a porter l’approche pragmatique. La clarification restant un pré requis à définir contextuellement.

« Le régionalisme esthète ne correspond plus à l’interdépendance culturelle des pays de langue d’Oc ; ni `a la ruine aujourd’hui consacrée des mythes littéraires du verbe et de la beauté, le formalisme académique constitue en général une atteinte aux traditions de la langue d’Oc. » (Déclaration de Nérac).

Les déterminations pragmatiques et la force vécue des traditions structurent la logique sous-jacente que représentent les classes disjointes de parlers, peut-être comprise et confondue avec un procédé oratoire d’appel sans jugement, si le partenariat implique l’ambiguïté des significations à partir de significations littéraires et des problématiques linguistiques d’aujourd’hui :

« En revanche, par une interrogation constante des littératures française et étrangère, sans distinction de siècle ni de situation, et par l’interprétation des créations littéraires d’avant garde les écrivains d’Oc espèrent trouver en toutes circonstances une solution au re-nouveau de leurs traditions et un mode d’expression de valeur universelle. » (Déclaration de Nérac).

Les distinctions des parlers et des contextes s’explicitent, description ou cadre grammatical d’une langue standard muette ? Soin palliatif de déconstructions linguistiques réelles, ou prolongements d’un atavique monopole de formes d’interactions d’une langue évaluée en ”patois”, purifiée « à la française !… » sorte d’occitan langue d’un « provincialisme » de ”France-étrangère”. La force inten-tionnelle et les conditions de reconnaissance des parlers font la base de l’occitan non comme ”artefact standard” qui ne peut ou ne veut devenir un principe réel de pratiques linguistiques, mais comme moyen d’interaction déterminant la mise en commun des forces linguistiques : « C’est oublier que l’occitan est une construction politique, et que d’Arles à Limoges et Bordeaux en passant par Toulouse, vingt parlers d’Oc à la riche histoire font pendant aux parlers d’Öıl que sont le Bourguignon, le Picard ou le Normand » (J. Favier – Figaro 17 sept 1999). Communauté parlante révélant les traits pragmatiques, en-Je de stratégies engagées dans un contexte plus large.

Les écrivains d’Oc se déclarent, en outre, des plus sensibles, dans leur coeur et dans leurs œuvres, aux manifestations de tout groupe humain qui trouve dans sa conscience populaire une originalité d’ordre spirituel. Soucieux avant tout réalisme nécessaire au développement de leur littérature, les écrivains de langue d’Oc estiment que ce développement repose uniquement sur une contribution féconde au mouvement littéraire contemporain. (Déclaration de Nérac).

En même temps où la parole donne à ”co-naître”, sens et référence de formes d’in-teractions, façon indéterminée d’un moment particulier d’histoire, acte accompli et appréciation du contexte, les modalités du co-naissant portent à travers l’autre ou l’ailleurs une certitude de repères pragmatiques des parlers. Possibilité réelle constitutive d’actes de langage et facteurs subjectifs d’engagements de la parole des pratiques ordinaires entraînant les stratégies d’en-Je référentiel en rapports directs avec ce que reflète le parler, langue/@langue d’Oc, réfléchissant dans le ”ditz” le fait même du dire, ce qui permet d’associer l’ensemble des parlers aux mondes possibles, qualifiant l’adresse des échanges par les contextes d’in-teractions. La technique académique d’un artefact de parole ferait ici standard de déchéance ces parlers naturels, à partir du moment cogito 4 pour traiter la pensée occitane comme ”patois” et déchet du français ! 4 Hil de puta ! de putare d’aquel latin.

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