Entendu sur Radio FMC où le Professor K enfonce le clou, provoque certes, mais comment autrement ?
« L’idéal pour demain, à mon très humble avis, serait que partout dans le pays les gilets et leurs soutiens s’exposent partout avec un seul mot d’ordre Referendoms d’Initiative Pop, suivi de Macron au Charbon au service des Gilets Jons ! et que partout ils fassent savoir leur résolution dans la joie, la fermeté, la sérénité et l’invention de milliers de gags propres à mettre tous les rieurs du monde de leur côté.
Je le redis encore une fois pour que ça plakente je veux dire pour que ça entre dans les esprits : il ne faut pas, à mon sens, demander la démission de Macron, il faut le re-missioner et lui faire faire tout le contraire de ce qu’il voulait faire, il connaît très bien les dossiers, bien mieux que nous, il suffit donc qu’il inverse toutes ses priorités, tout est prêt sur son bureau. Et cela va être une expérience enrichissante pour lui, la plus enrichissante qui puisse être : il va ainsi devenir un des plus grands héros politiques du monde moderne.
La banque universelle l’a programmé, le peuple renverse le programme et l’aide à l’appliquer. C’est simple comme un bonjour poli (comment voulez-vous que quelqu’un qui se moque des accents des autres et qui s’adresse à ses concitoyens en disant « bonjour les gens ! » puisse comprendre cette simplicité-là ? Et Ruffin, le grand écouteur des défavorisés, qui passe une demie-heure à côté d’une des pionnières du mouvement – chez Zemmour et Naulleau – et qui ne pense pas une minute à lui poser des questions intéressant tout le monde, tellement il a hâte de faire savoir ce qu’il pense de ce que les gilets pensent).
Certains commentateurs s’imaginent que ce sont les violences de Paris et des grandes villes qui ont affolé les pouvoirs. Certains gilets jaunes aussi. Ce qui a affolé tous les pouvoirs, c’est la tranquillité des manifestants de partout, leur résolution, leur refus de se doter de porte-paroles, leurs aimables conversations avec les automobilistes, leurs échanges tout aussi aimables avec les gendarmes ou la police, la grande diversité de leurs mots d’ordre, leur « désorganisation » si bien pensée, leur mise à l’écart des partis, syndicats et autres mouvements institués et établis. Et les marques de sympathie qu’ils reçoivent de la grande majorité de la population.
Les violences dans les grandes villes, les tentatives de récupération et de pourrissement par tous les moyens étaient inéluctables. Les gilets ont parfaitement joué leur rôle, sans faire une seule erreur, et ont secoué toute la société avec leur bonhomie d’ensemble. Et leur prud’hommie. Leur noblesse.
Les excités des manifs qui cassent et se disent « anarchistes » ou « libertaires » sont bien sûr de naïfs imposteurs, et c’était rigolo de les voir s’agiter à la mode de chez nous, dans les pas de leurs naïfs prédécesseurs. Les « vrais » libertaires et anarchistes sont chez eux, sur les rond-points ou ailleurs, n’y crient pas sur les toits qu’ils sont ceci ou cela et y montrent l’exemple du bon sens, de l’inventivité, de l’amabilité, de l’humour et de la patience. Les plus « vrais » (au sens que peut donner à cet adjectif une lecture socratique de Lao-Tseu) dansent avec le groupe folklorique local, d’ailleurs .
La semaine dernière, après une journée de rond-pointisme, j’ai raconté l’Odyssée jusqu’à trois heures du matin à un groupe d’insomniaques dans leurs duvets, autour du barbecue (certains dans leurs camionnettes aménagées). Et alors ? Et alors ?
Je dois leur raconter la fin demain soir, à mon poste. Y avait parmi eux une jeune fille qui ressemble à Hélène comme une goutte d’eau et ça tombe bien, je veux fonder une grande famille de gilets jons.
Les partis et mouvements politiques, comme les syndicats et les intellectuels, artistes et autres qui n’enverront pas demain leurs ouailles auprès des gilets jons au service de leur revendication de référendoms, ou qui ne les soutiendront pas explicitement, montreront qui ils sont.»
Professor K.
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